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Message  Valerien Mar 30 Juin - 21:20

Je posterais ici les articles du philoblog de Pierre-Alexandre Dutot, étant donné que ça ne le dérange pas. Il s'agit de réflexions philosophiques.
Pourquoi mettre ça dans les conseils ? Il ne s'inscrira pas sur le forum, étant donné qu'il ne touche pas aux jeux. Aussi, il aime traiter de sujets divers et variés, en usant de nombreuses références en littérature.
Bonne lecture Wink.

1. De l'ennui
«Ennui.
Rien n'est si insupportable à l'homme que d'être dans un plein repos, sans passion, sans affaire, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide. Incontinent il sortira du fond de son âme l'ennui, la noirceur, la tristesse, le chagrin, le dépit, le désespoir.»
Blaise Pascal, Pensées, 529.

Sentiment d'égarement, inquiétude chancelante, ressenti nébuleux et obscur... l'ennui est omniprésent dans nos vies. Il nous arrive de le fuir tout comme il nous arrive de le rechercher. L'ennui nous effraie, nous apaise, nous rassure et nous tourmente. Ineffable et latent, il nous embrasse dès lors que nous nous éloignons de l'agitation quotidienne. L'ennui se manifeste lorsque nous finissons par ne plus être confrontés qu'à nous-mêmes. En outre, il s'accompagne de sentiments mortifères qui sont inéluctablement liés à la conscience que nous pouvons avoir de notre finitude. Ce sentiment amer est l'étroite limite entre la conscience que nous avons de nos actes présents, et celle que nous avons de l'incapacité absolue d'agir - la mort. Selon les croyances et les sentiments de chacun, la balance entre ces deux consciences antagonistes n'est jamais totalement équilibrée. Croire en une instance transcendante qui règlerait le sort du monde et de ses objets peut permettre, en fonction du support religieux, d'évacuer les désagréments liés à la conscience de la mort. Ne pas y croire rejette d'emblée ce rassurant postulat et nous amène à affronter la mort de face. Ainsi, que l'homme se prosterne avec la religion ou se tienne debout sans, son rapport théorique avec la mort ne sera nécessairement pas le même.

Si la conscience de la finitude humaine peut s'acquérir par la spéculation individuelle, la meilleure façon de s'en imprégner reste la confrontation à l'ennui, ce morceau de falaise élancé vers la mer au dessus du vide. Plongés au plus profond de l'ennui, nous oscillons entre la terre ferme et le précipice, entre l'irrépressible envie de vivre et l'étourdissante peur de mourir. De prime abord, il apparaît difficile de rompre avec la mort sans se rattacher à Dieu. L'ennui et ses vertiges nous assomment avec tant de force, et ce, lorsqu'ils nous confrontent à notre sort funeste, que nous finissons par perdre l'équilibre et nous nous retrouvons agenouillés devant un Dieu que la coutume continue de nous vendre. Dans le meilleur des cas, ce n'est là qu'une vue de l'esprit. Dans le pire des cas, ce sont les étreintes asphyxiantes de la religion qui ont aliéné la conscience humaine jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus respirer qu'au travers du cadre étroit de la foi.


Je reviendrais ultérieurement sur la nécessité de remplacer nos cadres de pensée empreints de religion par des cadres de pensée neufs, centrés sur l'homme et sur son rapport au réel.

2. Réflexions sur l'avenir

«Je vois se profiler, comme d'autres l'écrivirent à la fin du siècle dernier puis dans les années trente dans des conjonctures économiques capitalistes étrangement ressemblantes à la nôtre, le risque d'une nouvelle guerre mondiale. Oh, fort heureusement, nous avons encore les moyens de nous reprendre et de gérer cette terrible crise mondiale de manière pacifique ! Mais il est moins cinq. Encore une fois, il est impératif que le pouvoir politique se reprenne. Car celle-ci ne sera pas uniquement l'affrontement de quelques nations les unes contre les autres mais verra la révolte des pauvres, des affamés, des déracinés, lesquels représentent désormais la partie la plus importante de l'humanité, contre le monde de la richesse et de la prospérité - 1 milliard d'hommes.»
Jean Lassalle, La parole donnée, p. 330.

Comment peut-on bien vivre le présent sans s'interroger sur notre devenir? Le temps nous échappe et nous sommes impuissants à le retenir. Les évènements surviennent et nous sommes incapables d'en modifier le cours. C'est du moins la désagréable impression que nous avons lorsque nous sommes acculés à l'inéluctable. Nous avons en effet le sentiment d'être comme livrés pieds et poings liés aux aléas du destin. Le sort du monde se règlerait-il indépendamment de nous? Ou bien sommes-nous tous des acteurs isolés qui, par leurs moindres gestes, conscients ou inconscients, entraînent le cours des évènements dans leur sillage? Il y a nécessairement un peu des deux. Or puisqu'il nous est impossible de pénétrer au plus profond de la causalité pour mettre enfin en évidence les ressorts sous-jacents du cours de l'histoire, nous devons nous résigner à l'accepter telle qu'elle nous apparaît. Vouloir bouleverser le cours des choses est vain, mais se préparer à affronter l'avenir est une marque de prudence et de sagesse.

Quoi que nous fassions, nous sommes le rouage nécessaire d'un dessein supérieur qui nous échappe. Même en pensant agir librement, en choisissant délibérément une chemise blanche plutôt qu'une chemise noire, nous sommes embarqués dans un torrent causal qui nous instrumentalise. Si une guerre atroce doit survenir, elle surviendra. Cela ne signifie pas pour autant qu'une volonté supérieure existe et régule le cours des choses selon ses envies. L'important est de se préparer au pire. Cela passe par des choses simples dont nous faisons l'expérience quotidiennement: mettre une veste lorsqu'il fait froid pour éviter d'attraper un mauvais rhume, demander à être vacciné pour se prémunir contre une maladie donnée, pratiquer une activité physique régulière pour réduire les risques de maladies cardio-vasculaires...

Ainsi, la peur n'est en rien une solution: nous ne devons pas être effrayés de ce que l'avenir nous réserve car cela peut aller autant en bien qu'en mal. D'ailleurs, nous sommes les seuls juges du bien-fondé ou non des évènements qui surviennent. Les optimistes et les pessimistes se trompent en ce qu'ils pensent être capables de dire si le cours des choses va aller dans un sens plutôt qu'un autre, et ce faisant, ils abusent de la confiance de leur auditoire en devenant les exégètes des évènements. Nombreux sont ceux qui disent que les choses vont en s'aggravant, mais qui sont-ils pour en juger objectivement? Qu'est-ce qui les renseigne si bien sur le devenir des choses et le bien ou le mal qu'elles occasionneront? Rien sinon l'imagination, cette maîtresse d'erreur et de fausseté.

Néanmoins, il est de notre devoir d'être constamment éclairés sur ce qui peut advenir. Cela étant, ne soyons pas trop présomptueux des conjectures que nous pouvons tirer des faits passés et qui peuvent nous aiguiller sur les faits à venir. Ce serait oublier qu'elles reposent sur des bases aussi fragiles qu'incertaines, puisque nous sommes incapables de connaître et de réunir toutes les conditions qui ont conduit à la réalisation d'un évènement donné pour en faire une synthèse exacte. Il est nécessaire de se borner à des approximations vagues, incertaines, invérifiables, mais pourtant nécessaire si nous souhaitons nous projeter dans l'avenir. L'anticipation est donc un jeu utile, mais dangereux. Ainsi, méfions-nous des récits de science-fiction car ils sont arbitraires et orientés selon la sensibilité de l'auteur. Et selon ses convictions, l'histoire sera orientée d'une certaine façon. Prenons l'exemple du progrès technique, une oeuvre de science fiction donnée pourra en plébisciter fanatiquement les infinies vertus tandis qu'une autre se plaira à répandre la technophobie. Il est fréquent de voir certaines personnes citer scolairement Le Meilleur des mondes de Aldous Huxley et 1984 de Georges Orwell pour justifier la crainte de telle ou telle pratique, comme s'ils voulaient nous aiguiller sur notre ignorance des choses, comme si tout était déjà écrit et qu'un horrible complot se dessinerait au dessus de nos têtes sans que nous n'en ayons conscience... Assez! D'aucuns prétexteront qu'un homme averti en vaut deux, mais alors, que valent deux hommes qui se trompent face à un seul qui a raison?
Valerien
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